Putain de caillasse de volante !

« Quand ça veut pas » est la dernière de mes nouvelles mise en ligne.
C’est certes la dernière arrivée sur le site, mais c’est surtout celle qui m’a poussé à écrire.
En effet, j’ai participé en 2014 à un concours littéraire organisé par la Fondation de Lille, et mon histoire a été publiée dans la catégorie « Mention spéciale ». Une petite victoire pour moi et le début d’une aventure.

Dans l’espace, des milliers de cailloux frôlent la Terre tous les jours.
Les spécialistes les appellent des géocroiseurs (APD pour Astéroïdes Potentiellement Dangereux).
Si certains sont assez gros pour être surveillés, d’autres, plus petits le sont plus difficilement, et sont très dangereux pour les satellites.
L’idée de cette nouvelle est qu’une société s’est lancée dans le ramassage de ces objets vagabonds à l’aide de navette dont l’équipage se compose systématiquement de deux pilotes/ingénieurs et d’une intelligence artificielle.

Extrait

– Putain de caillasses volantes ! dit donc le capitaine en ouvrant les yeux. On peut pas pioncer tranquille alors ?
– Bonjour mon capitaine ! dit HAL dynamique.
– Pffffff, ils auraient quand même pu caler une voix de gonzesse, ça aurait été plus sympa au réveil, dit Silver dans un souffle.
– Bonjour mon capitaine !, dit HAL sur le même ton dynamique.
– Et il va passer son fichier en boucle jusqu’à ce que je dise la phrase reconnue par le programme… putain c’est lourd.

– Bonjour mon capitaine !, répète HAL sans relever le reproche dont il venait d’être la victime.
– Et pas moyen de savoir ce qu’il me veut tant que j’aurai pas dit la phrase magique… une sacrée bande de bras cassés ces ingénieurs au service de l’Intelligence Artificielle. Oui HAL, je suis debout ! finit par lâcher le pilote. « Tu as bien fait ton travail », compléta-t-il entre ses dents.
– Bonjour mon capitaine !, répéta HAL une fois de plus, comme s’il n’avait pas entendu la réponse.
– Qu’est-ce qu’il lui prend à celui-là… pourquoi il m’emmerde ? Ah… OK ! je me suis encore gouré. dit le capitaine en affaissant les épaules. Je retiens pas ce truc c’est dingue. Oui HAL, je suis… bien réveillé, articula-t-il. Ça va c’est bon, tu passes à autre chose ?
– Heureux de l’apprendre mon capitaine, enchaîna la machine.
– Tu ne sais pas ce que veut dire “être heureux”, maugréa le capitaine.
Mais le programme poursuivit, imperturbable :
– Un événement… imprévu… m’oblige à vous sortir… de votre… sommeil, commença le système vocal automatisé. D’après mes calculs… la… trajectoire… d’un… géocroiseur… coupera… notre… trajectoire… dans… 15…minutes… Êtes-vous opérationnel ?
– Non non, je me suis recouché, ironisa Silver. Puis après quelques secondes, il enchaîna d’un ton militaire en clamant : Opérationnel… chef !.
– Quand je pense au temps qu’on perd avec ces conneries de simili langage humain. dit-il en s’habillant. Alors qu’il aurait suffit qu’il me réveille en hurlant : Alerte collision ! OK je lui aurais pété la tête pour m’avoir réveillé en sursaut, mais au moins j’aurais eu le message. Seulement voilà, les actionnaires ont adoré que HAL s’exprime comme nous. Du coup, les ingénieurs ont bossé sur un truc pas utile au lieu de développer ZE programme : Comment esquiver des cailloux de 3m de diamètres perdus dans l’espace.

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