D’un côté, dans le silence écrasant de l’espace, une galaxie étincelante traverse l’espace sans que rien ne puisse la retenir. D’un autre côté, après avoir absorbé la quasi totalité de la matière de l’Univers, le dernier trou noir tente d’attirer vers lui et donc vers sa fin, sans faiblir, ce dernier objet cosmique à sa portée.
Il se trouve que pour une galaxie, la fin est justement ce gigantesque soleil noir qui tournoi sur-lui-même, absorbant tout, lumière comprise.
La dernière galaxie n’en réchappera pas.
L’incontournable se produit donc.
Dans le silence le plus total, et en moins d’un milliard d’années, la dernière étoile de cette dernière galaxie est engloutie. Absorbée. Il ne reste rien de son existence, pas même une particule de lumière, elle aussi pris au piège du trou noir. Rien n’est plus massif que lui désormais. Et pour cause, il n’y a plus rien d’autre.
Les 4 forces fondamentales n’en font désormais plus qu’une.
L’Univers à ce moment précis est en équilibre parfait.
Le trou noir est « Tout » !
Mais maintenant que « Tout » existe, il a du mal à garder son contrôle. Ce manque de maîtrise provoque l’étape suivante. Trop lourd pour se contenir lui-même il se recroqueville, s’effondre. Sa taille diminue mais pas sa masse. Cet effondrement provoque le déséquilibre. Le négatif devient alors positif, le positif négatif et l’explosion a lieu.
Le battement de coeur universel suivant.
L’immense masse de matière jusqu’alors comprimée en un endroit unique, éclate soudain dans un Grand Bang.
Dans cette déflagration ou « Tout » éclate, les éléments rejetés par la violence de l’évènement se mélangent déjà, s’arrangent, s’organisent à nouveau dans des millions de combinaisons. Ces « essais » ne donnent bien souvent que des chimères éphémères mais dans certains cas des… « matières » se forment : on les nommera plus tard oxygène, carbone ou mieux, minéraux, gaz ou matière noire.
C’est la violence de l’explosion elle-même qui engendre l’accident, l’inattendu. Dans un nuage de gaz aux couleurs chatoyantes, une suite de chocs électro-magnétiques provoqués par la tension qui règne dans cette jeune « atmosphère » de chaos ultime, provoque une chose très étrange.
Un éclair qui ne devrait contenir que des photons et quelques éléments chimiques transporte une… information. Celle d’un mouvement.
Cette information isolée disparaît aussitôt. Quelques… choses plus tard, le nuage de gaz coloré est prit d’un autre spasme électrique qui transporte une autre information encore plus étrange. Une perception. Mieux c’est la perception du froid de l’espace. Les éclairs ne semblent plus vouloir quitter la zone. Le nuage de gaz s’étend, devient plus grand, rencontre plus de matières, provoque plus d’éclairs, transportent plus d’informations.
Puis la somme d’informations accumulées fait naître autre chose. Des « sensations » naissent, dont celle surprenante de sentir les éclairs se frapper soi-même… en tant qu’entité.
La sensation de sentir les éclairs parcourir se « Soi-même » est joyeuse et précède la plus belle des sensations, l’émerveillement. Le « Soi-même » tendu vers le spectacle de cette matière propulsée dans toutes les directions, mélange de gaz, d’éclairs et de couleurs, dévore avec avidité de ces nouvelles « capacités », ces nouveaux sens, ce paysage fantastique créé il y a si peu de… « temps ».
Un autre éclair véhicule alors la première pensée, la seule véritable pensée pure, celle de l’enfant devant un évènement unique et somptueux : « Woaaaa ! ».
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